Souvenirs et projets d’une voyageuse à l’arrêt
Un souvenir ?
Un an et demi plus tôt, confortablement installés pour deux mois dans une belle maison Malaise, jonglant entre le tumulte de Singapour et le calme de la banlieue de Johor Bahru.
Je vous livrais alors les secrets de notre itinéraire abandonné.
Notre quotidien rempli d’une liberté impalpable, nous avancions au rythme qui était le nôtre. Le monde était à nos pieds et l’horizon accessible. Nos seules limites étaient celles que nous nous imposions.
Plus de montres, plus de calendriers, le temps passait avec une valeur si différente d’un quotidien sédentaire.
Des mini-routines remplissaient notre quotidien, j’ai dévoré les cinq saisons de Games of Thrones, j’ai dormi plus qu’il ne m’en fallait, je me suis assouplie grâce à la discipline du yoga quotidien, j’écrivais régulièrement et je me suis investie comme voulue dans le blog.
Le temps s’est arrêté et nous découvrions le plaisir de re cuisiner pour nous-mêmes avec des saveurs asiatiques. Nous étions chez nous partout et nulle part. Je fatiguais vite et cet arrêt dans le temps fut un refuge nécessaire.
A cette période, la France me manquait et une envie de rentrer s’est fait ressentir. Je ne crois pas l’avoir une seule fois évoqué sur le blog, mais nous arrivions à un an de voyage, j’étais loin des miens et je me sentais vidée. Je créais mon propre monde et le leur continuait sans moi.
Guillaume n’était pas prêt. L’idée de rentrer l’attristait et je n’étais pas décidée à l’obliger de faire ce sacrifice pour moi.
Un nouveau départ
Notre hôte nous a comblés plus que nécessaire, mais la route nous rappelait à elle. La Malaisie fût un énorme coup de cœur, j’en garde des souvenirs mémorables, mais aussi accueillante qu’elle puisse être les adieux semblaient nécessaires.
C’est donc le Vietnam qui a accueilli notre nouvelle énergie. Une énergie éteinte de plusieurs mois de route et de travail acharné et peu ravivé par cet arrêt volontaire.
Comme beaucoup le savent déjà, le Vietnam ne nous a pas ouvert les bras. Un signe pour nous renvoyer chez nous ? Peut-être n’avons nous pas su le déceler plus tôt.
Chaque émotion était plus violente et chaque confrontation plus difficile.
Après de nombreuses discussions sans fin, il était temps de rentrer. Le non-itinéraire ouvre cette porte de sortie et déculpabilise. Pourquoi un an ? Et pourquoi pas 18 mois ?
Retour à la maison
Dans un choix de voyage comme celui-ci, les comparateurs de vol tels qu’Easyvoyage simplifient notre quotidien. En quelques jours, nous avions un billet dans un budget acceptable et 15 jours plus tard sans une larme et sans regret, nous foulions à nouveau le sol français.
Sous un ciel gris et pluvieux, dans le froid et le brouillard j’ai retrouvé la chaleur de mes racines que j’avais semées en chemin.
« On ne reste qu’un mois ou deux puis on repart » répétions-nous en boucle.
Le monde nous appelait et pourquoi se poser à nouveau ? Car parfois la vie nous guide sur certains chemins inattendus.
En pleine conscience, nous avons fait le choix de prolonger notre séjour en France. Des liens à tisser qui ne pouvaient se créer à l’autre bout du monde et le temps est notre richesse la plus précieuse ne l’oublions pas.
Voyage un jour, voyage toujours ?
Plus d’un an après notre retour, alors que le vide se crée sous notre toit (je vous en parle ici), nos cerveaux ne cessent d’énumérer les lieux que nous souhaitons voir, les moyens de se déplacer que nous emploierons et les chemins que nous emprunterons.
L’Inde m’appelle encore et encore, l’Europe est un incontournable, l’Amérique du Sud n’est pas si loin que ça, l’Afrique me plonge dans une partie de mon histoire, l’Océanie nous fait rêver et l’Amérique du Nord ? Pourquoi non ?
Quelques avions par ci par là, des trains et des bus à n’en plus finir, pourquoi pas un camion aménagé ? Mais aussi et surtout l’idée d’un voyage pied qui traîne dans nos têtes comme un leitmotiv.
Cet arrêt français dure plus longtemps que nous l’aurions imaginé, mais l’idée de nous installer pour toujours ne nous a toujours pas effleurés.
L’appel du changement coule dans mes veines depuis que je suis petite et Guillaume ne dira jamais non à un souffle de liberté.
Chaque chose en son temps et le monde à deux ne s’éteint pas.
Vivement connaitre votre prochaine étape ! Etant actuellement en plein tour du monde, je n’imagine que trop mal notre retour. Bonne route !
Bonjour PF,
Alors dans ce cas ne penses pas au retour 🙂 chaque chose en son temps et l’instant présent est le plus précieux !
J’ai aussi hâte de connaître notre prochaine étape 😉
Bonne route
Très touchant et il reste évidant que ce n’est qu’une étape « francaise » 🙂
🙂
Pas toujours évident les longs voyages. On est parfois tiraillé entre l’envie de se poser un peu chez soi et de continuer à bouger pour découvrir tout ce qu’il y a à découvrir.
Bon courage pour la suite !! 🙂
Bonjour Candie,
J’ai tendance à croire que tout mode de vie à ses propres tiraillements. Mais nous avons beaucoup moins de repères dans des modes de vies atypiques !
Merci en tout cas pour ton message 🙂
Très touchant ce billet ! Il était dans mes mails depuis bien trop longtemps, je l’avais gardé pour le lire à tête reposée. C’est assez tumultueux, comme un passage obligé pour concrétiser toutes ces idées et envies que vous avez à l’intérieur. J’admire la sincérité avec laquelle tu t’exprimes dans tes écrits. Merci donc de ce partage ! Je réponds à ton mail très vite. 🙂
Je viens tout juste de voir ton commentaire et comme chaque fois il me touche. Merci pour cet arrêt en pleine conscience sur mes mots.
Je prendrai à mon tour le temps de répondre à ton mail.
à bientôt